Dans la boule de cristal de Mélenchon

Publié le par Sophie Broyet

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« Non mais sérieux, vous allez arrêter de m’faire chier avec votre foutue Mme Irma ? Je m’en tamponne de ses flashs et autres prédictions à deux balles moi. Diseuse de bonne aventure, mon derch oui. Je m’appelle pas Kermit qui respirait plus sans Elisabeth Teissier. Franchement…. »

 

Et pourtant… Galvanisé par le succès de son meeting à la Bastille, ce dimanche, Jean-Luc accepte le rendez-vous. Qu’importe que le public batte le rappel, qu’importent les « Mélenchon, enfant des lumières, le peuple est avec toi », « Résistance, résistance », « Vite, la VIe République! », scandés par une foule conquise… Après 20 minutes de discours,  Méluche cède sa place à Ridan (lequel se rendra ½ heures plus tard au Cirque d’Hiver pour applaudir Hollande...) pour rejoindre le cabinet feutré de Mme Irma. Sous la pression de ses proches conseillers, et parce qu’il s’y voit désormais, à l’Elysée, Jean-Luc a décidé de faire fi de son mépris condescendant et ironique pour la science des astres.


Mme Irma : vous êtes donc né le 19 août 1951 à 8h20. A Tanger.

JLM : En effet…

Mme Irma : Détendez-vous. Je vous sens légèrement tendu ce soir…

JLM : (y a de quoi. 120 000 personnes place de la Bastille. J’en chiale encore)

Mme Irma : Votre main s’il vous plaît Jean-Luc – permettez que je vous appelle Jean-Luc ? – je sens chez vous la volonté de suivre un cheminement personnel s'écartant des sentiers battus, de vous bâtir une destinée spécifique…

JLM : (Destinée ! Elle croit pas si bien dire la prophetesse de caniveau. Elle l’ignore que Mitterrand m’a dit un jour: “Ne cédez jamais, marchez votre chemin". Je crois aux forces de l’esprit. Le Vieux m'ouvre la route. Entre le PS, les Verts, les cocos et feu le NPA, un boulevard ! Pas d’alliance. Les siphonner. Vont voir de quel bois j’me chauffe tous ces poulets élevés en batterie. Tremblez tous et toutes : je suis aujourd’hui le seul à connaitre le milieu ouvrier et syndical, à savoir parler aux sans grades et déshérités).

Mme Irma : Je décèle en vous un sens aigu de la diplomatie… Vous détestez la violence et cherchez un mode de vie harmonieux et pacifique.

JLM : (Quelle moule. J’ai pas appelé à l’insurrection par hasard. Abattre la Bastille, renverser l’ancien Régime. Suis pour la révolte, oui, à l’image de celle qui a fait vaciller les oligarchies sud-américaines ou encore Tunis et le Caire. Rien de plus bandant qu’une foule en colère. Patrons hors de prix, sorciers du fric qui transforment tout ce qui est humain en marchandise, financiers qui vampirisent les entreprises, barons des medias qui ont effacé des écrans le peuple. Du balai ! Ouste ! De l’air !)

Mme Irma : Vous affichez une sérénité désarmante qui cache une détermination farouche…

JLM : (Putain mais qui m’a envoyé voir cette greluche bordel. Un peu que j’suis déterminé. Voyez comment je les nique tous : Sarko, c’est pipoman qui fait du Mélenchon. Hollande ne cristallise pas, sa ligne ne vaut rien. Marine, elle est semi-démente, barbare, fasciste et bête. Je parle même pas de Bayrou, ce politicien roublard, ce fantôme des monétaristes sous un emballage qui est appelé centre. Raclée pour tous, je vais me les faire. Tous, sans exception)

Mme Irma : En revanche, je devine une pointe d'intransigeance qui pourrait vous valoir quelques déboires, tant sont inflexibles vos décisions et sans appel vos choix.

JLM : (Crétine va ! Je porte les espoirs de tout le peuple de gauche, moi ! Et ça marche ! Augmentation massive des salaires, la retraite le plus tôt possible, durée du travail aussi faible que possible, la santé gratuite, logements sociaux en veux-tu en voilà, embauches massives dans la fonction publique, CDI pour tous, interdiction de licencier… Crédible la dialectique non ?)

Mme Irma : Je sens chez vous une sensibilité à fleur de peau. Des émotions profondes…

JLM : (Sûr que je me retape pas une dépression comme au lendemain du 21 avril 2002… )

Mme Irma : …mais vous avez, Jean-Luc, une grande aptitude à la logique. Amoureux des lettres autant que des chiffres, attention, votre humour mordant risque de déstabiliser votre entourage.

JLM : (CAPES de lettres modernes et maîtrise de philo, prof de français dans l’enseignement technique, correcteur dans l'imprimerie, ouvrier d'entretien, journaliste… Je ne ferai jamais partie de ces élites inutiles et incompétentes…)

Mme Irma : Là, par contre, fragilité. Pour vous, la victoire, c'est de vous faire aimer, et sur ce terrain, vous serez....

JLM : (Que nenni la verrue. Je suis le bruit et la fureur, le tumulte et le fracas. Pour moi, la victoire c’est atteindre les 15%, talonner Marine Le Pen et dépasser François Bayrou. Point barre. Baissé de rideau)

Mme Irma : Pour vivre heureux vivons cachés ! Rien ne vous convient mieux en effet que la tranquillité, le calme et finalement quelque part le secret pour votre vie amoureuse.

JLM : (Eh la grognasse, t’as pas lu Gala ? Parce que là tu vas te prendre une beigne. Bah ouais, quoi, tu mets le doigt sur un sujet sensible là. Pas touche à mon ex. Pas touche à ma fille qui n’a rien demandé. Voulez savoir si grâce à la notoriété, je m’tape toutes les grognasses de la Terre ? Z ‘allez être déçue : non ! Ma seule histoire d’amour passera par l’écriture d’un roman. Je raconterai rien. Rien de rien. Pas comme les zozos au bras de leur Carla ou Valérie. Non. « Je suis quelqu'un de sensible et je suis obligé de mettre une limite à la surface de peau que j'expose »)

Mme Irma : Voilà, Jean-Luc, on a fait le tour. Des questions ? Sinon, ça vous fera 140 euros.

JLM : C’est quoi ce piège à con ? J’aurais mieux fait d’aller voir Tessier tiens. Quand bien même avait-elle prédit la victoire de DSK…

 

PS : Mme Irma a pompé tous ses flahs sur http://www.astrotheme.fr/astrologie/Jean-Luc_Mélenchon  

Publié dans Politic Fiction

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