Bayrou, l'insaisissable Vérité

Publié le par SOPHIE BROYET

Bayrou 

François Bayrou vous êtes insaisissable.

Tout commence par une chanson : "T'auras mon vote Bayrou / Ma voix Bayrou / Mon bulletin dans ton urne / Mon vote Bayrou" (Reprise de Femme like you / K-Maro).

Il a pourtant été sévère le verdict de l’urne. Car le 17 juin dernier, François Bayrou, vous avez tout perdu. Après avoir échoué au 1er tour de la présidentielle, vous êtes battu chez vous, dans la 2e circonscription des Pyrénées-Atlantiques.

Digne, vous reconnaissez votre défaite : "Sectarisme, cynisme, les illusions, les fausses promesses, les mensonges, la division entre citoyens et l'esprit partisan préféré à tout. Contre ces adversaires qui ont cent visages, j'ai perdu et nous avons perdu une bataille" mais prophétisez : "La réalité va s'imposer désormais comme un juge de paix. Il se passera peu de temps avant que le peuple français ne comprenne vers quelles impasses depuis des années on l'a mené".

Après dix mois de jeune médiatique, vous revoilà François Bayrou. Sur votre terrain favori. Celui de l'écriture. De la vérité en politique, un livre manifeste qui tombe à point nommé dans un contexte de retour des "affaires". VERITE. Vous y mettez un point sur le i, distribuez bons et mauvais points. Et y montrez aussi, étonnamment, une forme de patience…

 

Décidément, François Bayrou vous êtes vraiment insaisissable.

Amoureux de littérature, vous avez échoué à Normal sup. Alors vous avez choisi d’être prof, tout en tenant la petite exploitation agricole d’un père trop tôt disparu.

La suite, on la connaît : à la tête de la section centriste de Pau à 23 ans, député à 34, ministre à 41, président de l'UDF à 47. Epoustouflant. D’ailleurs, vous en auriez stupéfié plus d'un en affirmant dans les années 90 : "Je me présenterai en 2002. Je ferai un score à deux chiffres en 2007 et je gagnerai en 2012". Un toupet mêlé d’une forme d’arrogance. Et d’impatience.

2002, vous tentez un grand pari : rompre avec la droite. Mais vous êtes lâché par nombre de vos amis.

2007 : vous devenez le 3ehomme de la présidentielle. Mais entre les deux tours, votre refus de voter Sarkozy vous isole encore davantage. Qu’importe, vous fondez le modem.

2012 : vous adoptez une posture gaullienne, vous présentant aux Français comme le seul défenseur de l'intérêt national, le seul à tenir un langage de vérité sur la crise… Nouvel  échec. Après un départ en fanfare culminant à 15% dans les sondages à 15% votre cote peu à peu s'effrite. Vous n’endosserez pas le rôle de faiseur de roi, rompez définitivement avec « la droite-droitière et droitisante », et votez Hollande.


Décidément, François Bayrou vous êtes définitivement insaisissable.

Prédicateur, Don Quichotte moderne, Robin des bois, d’une ténacité à toute épreuve mais, dit-on, orgueilleux et obstiné. Vos détracteurs critiquent le narcisse mû par le seul attrait du pouvoir. Tenez : 

- Simone Veil vous taxe de "pire de tous", "d'imposture";

- Jean-Louis Bourlanges  vous qualifie de "Mephisto""Mephisto est un personnage grandiose, c'est l'esprit qui nie tout. Bayrou a beaucoup de talent, mais c'est une formule 1 qui court après une chimère. Il ne peut pas supporter que quelqu'un d'autre existe en dehors de lui et, du coup, s'enferme dans un comportement sectaire. Il n'y a que lui qui existe. Cela en devient presque puéril. Tous ceux qui l'ont quitté, après l'avoir beaucoup aimé, sont soulagés. C'est un calculateur, qui analyse très bien les ressorts des gens et de la société, mais égaré par son égotisme. C'est le capitaine Achab de la vie politique française, qui court après Moby Dick et qui entraîne son équipage tout entier vers la mort";

- Hervé Morin confie : "Avec lui, c'est le radeau de la Méduse. Il finira par être le gardien d'un cimetière. Je veux bien que la Terre entière soit peuplée de traîtres, mais quand tout le monde quitte le navire, il faut bien un jour se poser des questions".

Rhabillé vous l'êtes...

 

François Bayrou, voici venu le temps de la VERITE.

En pleine tourmente Cahuzac, vous appelez à «une rénovation de la vie publique». Vous écrivez aussi que "la victoire revient systématiquement au mieux-disant démagogique"

MAIS ALORS, A QUOI BON DIRE LA VERITE SI CELLE-CI ECARTE DU POUVOIR ?

Publié dans Humeur & Tremblements

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