Moi, Christelle, goudou, fille de l’Eglise, j’ai pêché...

Publié le par SOPHIE BROYET

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- "Mon Père, bénissez–moi, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Mon Dieu, j'ai un très grand regret de t'avoir offensé parce que tu es infiniment bon et que le péché te déplaît. Je prends la ferme résolution, avec le secours de ta Sainte Grâce, de ne plus t'offenser et de faire pénitence". 

Moi, Christelle, 30 ans, fille de l’Eglise, j’ai pêché. Je suis une gouine, gousse, gougnotte, éplucheuse de lentilles, goudou, puce travailleuse, de la bottine… fleur du mal. Mon Dieu, pardonne-moi : j’ai fait le choix du corps des femmes, ses formes, ses rondeurs. Je m’en suis rendu compte, il y a 10 ans en tombant amoureuse. Eperdument. Un coup de foudre évidemment. Elle s’appelait Claire. Pétillante, vivante, volubile, radieuse. Juste un baiser.

J’en ai pourtant aimé des gars avant elle. Et après elle. Mais avec Claire comme aujourd’hui avec Valérie, je me sens libre. En paix avec mon âme et mon corps.

Seigneur, la femme ne dispose de son corps que depuis les années 70. Avant, celle qui revendiquait le droit de jouir était une salope. J’en eus été alors. Car Valérie m’a enseigné le plaisir. Avant elle, l’orgasme je l’ai peut-être une fois vécu sinon attendu et simulé. Culpabilité. Putain de mécanisme qui se met en place par votre faute Jérémie, Paul, Ryan… Vous tous qui avez cru me faire monter aux rideaux. Ben non les gars, que vous le vouliez ou non, mon corps m’appartient.

Valérie - que je l’aime - est une femme intuitive, attentive. Elle perçoit chaque signal envoyé par mon derme. Petit miracle que je savoure chaque jour que Dieu fait. Oups, pardon, blasphème.

N’empêche, rigole pas mon doux Jésus : épanouissement et cohérence. Ton Eglise n’enseigne t-elle pas le bonheur ? Dieu n’a t-il pas donné à ses enfants le libre arbitre qui est la capacité et le droit de choisir ?

Seigneur, je suis mon homosexualité. LA condamner revient à ME condamner. Oui, ton Eglise aujourd’hui me condamne. Par sa peur irrationnelle.

De lire et relire la Bible. Qui parle peu d’homosexualité, tu en conviendras. Sodome et Gomorrhe ? Le passage porte sur la condamnation de la violence sexuelle, du viol et de la trahison de l'hospitalité plus que de l'homosexualité elle-même. Trop peu pour pouvoir en tirer une théorie, non ?

Et puis, tiens, souviens-toi : ton Eglise objectait déjà que la liberté d’avorter allait conduire au massacre des fœtus, que la famille allait disparaître avec l’instauration du pacs… A force de crier au loup sans que personne ne voie de loup surgir, conviens que tes fidèles ont convaincu la majorité des français qu’ils étaient de bien piètres prédicateurs d’avenir.

Mon doux Jésus : caresses, baisers, fellation, pénétration anale, orgasme… Combien de Robert(s) et Micheline(s) ont-ils pris l’hostie ce matin à la messe après un samedi soir bienheureux ? 

Seigneur, n’aie pas peur de l’avenir de la famille, laisse les homos qui le désirent se marier et élever des enfants : la société en sera plus humaine. Plus humaine que celle de Civitas qui se revendique de ton héritage souhaitant «rechristianiser la France des clochers et des cathédrales».

- "Que Dieu notre Père vous montre sa miséricorde. Par la mort et la résurrection de son Fils, Il a réconcilié le monde avec lui et Il a envoyé l'Esprit Saint pour la rémission des péchés. Par le ministère de l'Église, qu'Il vous donne le pardon et la paix. Et moi, au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, je vous pardonne tous vos péchés".

- "Amen. Manquait plus qu'ça. Pardon. Péchés. Nan mais je rêve. Toi mon Eglise qui a marqué mon enfance, aujourd'hui je t'aime ou je te quitte. Je te quitte. Sans regrets. Puisses-tu retrouver la tolérance de ton dogme"

Publié dans Humeur & Tremblements

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